Point de vue de TMX - Pourquoi les investisseurs étrangers devraient-ils inclure les obligations canadiennes dans leurs portefeuilles?
Pour les investisseurs en titres à revenu fixe, les obligations mondiales jouent un rôle important sur le plan de la diversification. En effet, elles permettent d'atténuer les risques tout en rehaussant le potentiel de rendement. Dans un monde où les politiques monétaires et budgétaires continuent d'évoluer, les investisseurs ont tout intérêt à trouver des obligations gouvernementales qui contribueront à leurs objectifs de placement à long terme.
Le bien-fondé des obligations canadiennes
Depuis que le gouvernement du Canada a émis ses premières obligations dans les années 1940, les obligations canadiennes et leurs contrats à terme occupent une place importante dans les portefeuilles de titres à revenu fixe. À l'échelle mondiale, le marché canadien jouit d'une bonne réputation pour son degré de sophistication, sa maturité et son cadre réglementaire de longue date, ce qui favorise sa vitalité et son accessibilité.
Le Canada représente par ailleurs une occasion de diversification par rapport aux États-Unis, en plus d'offrir des possibilités de négociation reposant sur la valeur relative dans une foule de grands marchés. Les contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada sont facilement négociables à la Bourse de Montréal (MX), la principale bourse de dérivés canadiens inscrits, où l'on trouve par ailleurs une vaste gamme de dérivés sur indices et sur taux d'intérêt.
En 2018, la MX a prolongé son horaire de négociation pour faciliter l'accès aux investisseurs européens. À partir du second semestre de 2021, la Bourse sera ouverte pendant plus de 20 heures par jour. Grâce à cet horaire de négociation prolongé, les investisseurs en Asie et dans le Pacifique pourront négocier des dérivés canadiens inscrits selon leur heure locale et exécuter des stratégies intermarchés.
Concilier croissance et faibles taux d'intérêt
Qu'ils soient au Canada ou à l'étranger, les investisseurs peuvent générer des revenus tout en protégeant leurs portefeuilles contre les hausses de taux grâce à des produits négociés à la Bourse de Montréal – du contrat à terme sur acceptations bancaires canadiennes de 3 mois (BAX) au contrat à terme sur obligations du gouvernement du Canada de 10 ans (CGB). Ce dernier est particulièrement utile dans le contexte de faiblesse des taux d'intérêt, qui persiste depuis plus d'une dizaine d'années.
Selon une analyse de la Banque du Canada, la demande des obligations du gouvernement du Canada auprès des investisseurs internationaux connaît une croissance rapide depuis la crise financière de 2008-2009. Cet essor découle en grande partie de facteurs externes tels que les mesures d'assouplissement quantitatif aux États-Unis et la crise de l'euro de 2010.
Si les investisseurs internationaux se sont tournés vers les obligations canadiennes, qu'ils considèrent comme des placements intéressants, c'est en raison des taux de rendement faibles, voire négatifs, des autres produits. Par exemple, en mai 2021, l'obligation de référence de 10 ans du gouvernement du Canada générait un rendement en revenu d'environ 1,51 %, alors que d'après les données de Bloomberg, ses homologues allemand et japonais inscrivaient des rendements de -0,16 % et de 0,07 % respectivement.
Répondre à la demande des investisseurs en Asie
Statistique Canada a rapporté qu'en 2020, les investisseurs étrangers ont acquis pour 127,1 milliards de dollars canadiens en valeurs canadiennes, dont environ 98 milliards en titres de créance gouvernementaux. La Banque Nationale du Canada s'est penchée sur ces données, et son analyse démontre que la majorité des investisseurs sont Japonais. En effet, au cours de la période de 12 mois terminée en janvier 2021, ils ont acquis des titres totalisant 28 milliards de dollars canadiens.
Même si les investisseurs japonais achètent et vendent des obligations canadiennes depuis plus de 30 ans, c'est la première fois que l'on observe une telle augmentation sur une période de 12 mois, autant pour les obligations fédérales que les obligations provinciales. Ce phénomène peut s'expliquer, entre autres, par la faiblesse des coûts liés à la couverture de change et les taux relativement supérieurs des obligations canadiennes.
En élargissant l'accès à la Bourse de Montréal, nous aiderons les pupitres de négociation en Asie et dans le Pacifique à couvrir leurs expositions existantes aux produits canadiens à revenu fixe et à exécuter, pour leurs clients, des opérations reposant sur la valeur relative sur d'autres courbes de rendement. Cette ouverture pourrait également nourrir l'intérêt des investisseurs internationaux pour les contrats à terme sur obligations canadiennes et d'autres dérivés.
Composer avec la courbe de rendement canadienne
À l'échelle mondiale, il est prévu que les taux obligataires restent bas le temps que les économies se remettent de la pandémie. Cela dit, les investisseurs disposent de plusieurs stratégies pour limiter leur exposition tout en se protégeant contre des fluctuations imprévues de taux. Dans ce contexte, la Bourse de Montréal offre différents dérivés sur taux d'intérêt pour différents segments de la courbe de rendement – du contrat à terme sur le taux CORRA de 3 mois (CRA) au BAX en passant par les contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de 2 ans (CGZ), de 5 ans (CGF), de 10 ans (CGB) et, prochainement, de 30 ans (LGB).
Grâce à la liquidité qu'offrent ces produits sur la courbe canadienne des taux, les investisseurs internationaux peuvent facilement s'adapter aux politiques monétaires et budgétaires liées à la faiblesse des taux d'intérêt.
Robert Catani
Chef, Ventes institutionnelles et négociation de titres à revenu fixe et de dérivésSuivez Robert sur LinkedIn
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