Point de vue de TMX - Dual listings for mining companies: Insights from Toronto Stock Exchange

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En octobre 2020, la société aurifère australienne Newcrest Mining a reçu l'autorisation d'inscrire ses actions à la Bourse de Toronto (« TSX »). Elle avait acquis en 2019 une participation de 70 % dans la mine Red Chris, en Colombie-Britannique, dans le cadre d'une coentreprise avec Imperial Metals Corp., une société cotée à la TSX. « L'inscription à une place boursière nord-américaine fait partie de notre stratégie de croissance en Amérique », a expliqué Sandeep Biswas, chef de la direction de Newcrest. « Il est logique que l'action de Newcrest puisse se négocier dans ce fuseau horaire », ajoute-t-il. Newcrest a aussi des investissements en Équateur.

Cette inscription porte à dix le nombre de sociétés minières cotées à l'Australian Securities Exchange (« ASX ») et à la TSX. Il faut dire que l'Australie et le Canada présentent de multiples similitudes qui facilitent la double cotation. Les deux pays ont une riche histoire minière, et les sociétés minières dominent toujours leurs places boursières respectives. Ils ont un système juridique largement inspiré de la common law anglaise et un système financier considéré comme extrêmement stable.

À noter que la double cotation n'a rien de nouveau. En effet, on voit depuis des décennies des sociétés inscrire leurs actions à des bourses d'outre-mer, principalement dans le but de répondre aux objectifs suivants :

  1. Accroître son accès aux capitaux et aux liquidités.
  2. Se donner plus de visibilité.
  3. Améliorer l'alignement avec sa stratégie de croissance.

La Bourse de Toronto est bien positionnée sur ces trois plans. En ce qui a trait aux capitaux, l'Amérique du Nord est de loin la plus grande source de liquidité au monde, et une telle abondance de liquidité procure aux sociétés de nombreux bénéfices, notamment la possibilité de lever des fonds rapidement ou de déployer son capital pour faire des acquisitions. Contribuant au développement de la visibilité des entreprises, la TSX est la première place boursière en importance pour le secteur minier mondial et regroupe par conséquent l'écosystème de ce secteur le plus complet, notamment en termes d'analystes, de banquiers et d'autres acteurs. Pour ce qui est de l'alignement du choix d'une place boursière avec une stratégie de croissance, l'exemple de Newcrest cité plus haut s'avère fort éloquent à cet égard. Qui plus est, vu le fuseau horaire et la sphère d'influence que partagent des pays aux abondantes ressources minières, la Bourse de Toronto est une plaque tournante pour le financement de nombreuses propriétés minières d'Amérique du Nord et d'Amérique latine, lesquelles recèlent des métaux utiles à la fabrication de batteries et d'autres minerais essentiels.

La même logique vaut pour les sociétés cotées à la TSX, dont certaines se sont également inscrites à l'ASX, généralement dans la foulée d'une expansion en Australie. Par exemple, Kirkland Lake Gold s'est inscrite à l'ASX en 2017, après avoir acquis – par l'entremise de Newmarket Gold – la mine Cosmo, dans le Territoire du Nord, et la mine Fosterville, dans le Victoria.

Comme telle, la démarche de double cotation est plutôt simple. Les émetteurs australiens doivent surtout savoir que les autorités canadiennes et la Bourse de Toronto exigent pour tout projet important la préparation d'un rapport technique conforme au Règlement 43-101 sur l'information concernant les projets miniers. La bonne nouvelle, c'est que l'on peut facilement en produire un à partir du rapport technique JORC requis par les autorités australiennes et que les exigences d'information continue de la TSX s'apparentent à celles de l'ASX. Comme mentionné plus haut, les similitudes entre nos deux pays sont encourageantes.



Tableau 1 – On compte actuellement [10] sociétés inscrites à une bourse australienne et à une bourse canadienne, toutes dans le secteur minier.

CompanyMarket capitalisation (C$m)Mining properties
Almonty Industries Inc. 191 Espagne, Portugal, Corée du Sud
Les mines de fer Champion limitée 2 213 Canada
Copper Mountain Mining Corporation 593 Canada, Australie
Laramide Resources Ltd. 129 Australie, États-Unis
Newcrest Mining Limited 17 326 Australie, Papouasie–Nouvelle-Guinée, Canada
OceanaGold Corporation 1 457 Philippines, Nouvelle-Zélande, États-Unis
Orocobre Limited 5 030 Argentine
Perseus Mining Limited 1 607 Ghana, Côte d'Ivoire
RTG Mining Inc. 98 Philippines
Xanadu Mines Ltd. 37 Mongolie

Données de TMX

Il est entendu que la double cotation ne convient pas à toutes les réalités. Une société qui commence tout juste ses activités exploratoires, n'a pas d'actif ni d'intérêt en Amérique et ne souhaite pas s'installer dans la région ni attirer des capitaux ou des liquidités sur le marché mondial gagnera peu à s'inscrire à une place boursière canadienne. À l'inverse, une société cotée à la TSX ne devrait s'inscrire à l'ASX que si elle a une bonne raison de le faire. Le processus terminé, pour tirer le maximum de la double cotation, la société doit se montrer proactive et consacrer du temps et de l'énergie, entre autres, au marketing et au dialogue avec les investisseurs et les analystes.

Le rythme que prend la consommation mondiale et la ruée que suscitent les minerais essentiels renforcent notre conviction que la double cotation continuera d'intéresser les sociétés minières en quête d'expansion et de notoriété internationales. Vu les facteurs fondamentaux du secteur et la nécessité de diversifier les marchandises et les projets, il ne fait aucun doute que les entreprises seront plus nombreuses à prendre de l'expansion hors de leur marché national. Chose certaine, la double cotation est un bon moyen de se démarquer clairement sur le marché des sociétés minières.

À propos de l'auteur

Dean McPherson est chef, Secteur minier mondial pour la Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSX. Ancien banquier d'investissement, il élabore et exécute la stratégie mondiale visant à favoriser l'inscription de sociétés minières aux deux places boursières. Avant de se joindre à l'équipe des marchés des capitaux, il a travaillé comme ingénieur civil et géré des projets d'investissement liés à la bauxite/alumine pour Alcoa en Jamaïque et pour Fluor au Canada. Il détient un baccalauréat spécialisé en génie civil et un MBA de la Schulich School of Business et porte le titre de CFA.


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Dean McPherson

Chef, Développement des affaires, Secteur minier mondial 
Bourse de Toronto et à la Bourse de croissance TSX
dean.mcpherson@tmx.com

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Le présent article a été rédigé à titre informatif uniquement; il ne vise à communiquer aucun conseil. Le présent article ne constitue ni un cautionnement ni une recommandation à l'égard de titres particuliers dans un quelconque secteur; il ne constitue pas non plus une invitation à acheter des titres inscrits à la cote de la Bourse de croissance TSX ou de la Bourse de Toronto. L'inscription à la cote de la Bourse de croissance TSX ou de la Bourse de Toronto ne garantit pas le rendement futur d'un titre ou d'un émetteur.

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