Point de vue de TMX - Et ce n’est qu’un début : mon passage du côté vendeur à la Bourse

Travaillant pour TMX depuis maintenant quelques mois, je voulais prendre le temps de revenir sur mon passage du côté vendeur à la Bourse. J'en profiterai également pour faire le point sur une série d'initiatives intéressantes qui sont en cours et expliquer les réflexions de notre approche en matière de conception de produits.

Avant de rejoindre TMX, j'ai occupé pendant près de vingt ans divers postes de négociation axés sur les technologies au sein du côté vendeur. Plus récemment, j'ai chapeauté les activités de négociation électronique, indicielle et programmée de BMO Marchés des capitaux. Vu leur nature, ces fonctions impliquaient des échanges directs avec différentes parties prenantes du secteur, dont des opérateurs de marché, des associations sectorielles et des organismes de réglementation. J'étais loin de me douter qu'il s'agissait d'expériences idéales pour me préparer à ce qui viendrait.

Métamorphose des Marchés TMX : « des efforts concertés, mais des liens souples »

C'est la rencontre fortuite de Luc Fortin, président et chef de la direction, Bourse de Montréal et chef, Activités globales de négociation, Groupe TMX, à l'automne dernier, qui a ouvert ce nouveau chapitre de ma carrière. Luc Fortin a énoncé sa vision : transformer les multiples activités cloisonnées des Marchés TMX en un tout plus fonctionnel, pour offrir aux clients de TMX des services plus complets et coordonnés, toutes catégories d'actifs confondues, à l'image de leurs propres activités. Il a sondé mon intérêt quant au double poste de chef des Marchés TMX, Produits et services pour toutes les catégories d'actifs et de président, Négociation d'actions pour les plus grandes plateformes de négociation au Canada, soit la Bourse de Toronto (« TSX »), la Bourse de croissance TSX (« TSXV ») et la Bourse Alpha TSX. En misant sur « des efforts concertés, mais des liens souples », TMX a pu arriver à une organisation basée sur les fonctions et a gardé intactes les activités sous-jacentes.

Sur papier, c'était le poste idéal et un emploi de rêve qui me donneraient le privilège de veiller sur l'avenir des marchés canadiens. Cependant, ayant travaillé du côté vendeur, je m'étais laissé dire que TMX était un géant endormi – une généralisation issue d'une époque révolue où la bourse fonctionnait comme un service public. Ce mythe s'est dissipé dès que j'ai passé du temps avec Luc Fortin et John McKenzie (qui était récemment devenu chef de la direction du Groupe TMX, en contexte pandémique). La passion, l'énergie et la détermination sautaient aux yeux, et j'ai saisi l'occasion de changer les choses. Je ne regrette pas une seconde ma décision, et les équipes que j'ai la chance de diriger sont dynamiques, passionnées et ferrées dans leur domaine. Je suis non moins impressionné par la remarquable culture de collégialité et d'entraide grâce à laquelle le personnel a traversé la pandémie mondiale non pas en survivant, mais en s'épanouissant.

Tandis que Luc Fortin concrétisait sa vision, la réorganisation a entraîné la création de deux unités fonctionnelles : la Gestion des relations avec la clientèle, chapeautée par Todd Hargarten, et les Opérations, dirigées par Sabia Chicoine. Ce sont là deux partenaires de choix qui ont toute ma confiance et qui me facilitent grandement la tâche. De plus, Kevin Sampson, mon prédécesseur à la négociation d'actions, a quitté une machine bien huilée pour devenir président de la CDS, et on avait annoncé récemment la nomination de George Kormas comme président de la CDCC. Les bases sont essentiellement jetées pour la suite de l'évolution des activités de Marchés TMX.

Un nouveau venu à TMX

Mon entrée en fonction auprès de TMX a été très instructive. Tel un étudiant de première année au tout début des classes, j'ai été époustouflé par le nombre d'unités que gérait TMX. La majorité, étant très spécialisée, avait été jusque-là pour moi de simples objets de curiosité. TMX est un véritable conglomérat d'entités qui forment l'épine dorsale de notre écosystème financier : formation de capital, marchés de d'actions, de dérivés, de titres à revenu fixe et de produits énergétiques, chambres de compensation, services aux émetteurs, données et produits d'analyse… et la liste ne s'arrête pas là! Je suis un peu comme un enfant dans un magasin de bonbons, émerveillé devant les possibilités, les nouvelles catégories d'actifs à découvrir!

Pour moi, le principal ajustement a sous doute été d'adopter une vision à plus long terme, plus stratégique, car la conception de produits nécessitait beaucoup de planification et de prévoyance. Les équipes doivent non seulement se montrer créatives, répondre aux besoins des clients et fournir des produits à valeur ajoutée, mais aussi composer avec un environnement technologique complexe et fortement réglementé et une multitude de priorités concurrentes. Heureusement, ma carrière du côté vendeur m'avait bien préparé pour ce défi : j'avais conçu des produits et des services pour suivre l'évolution du paysage boursier. Il me fallait simplement passer au niveau supérieur dans mes fonctions auprès de TMX.

Comme la plupart des organisations, la nôtre a de plus en plus une orientation technologique. Je dis souvent, en plaisant à moitié, que nous sommes un fournisseur de technologies qui se trouve à gérer des marchés. Pour rester à l'avant-garde, nous devons faire les bons investissements en technologies, renforcer nos capacités et nous doter des compétences adéquates à notre réussite. Nous devons rester très attentifs aux nouvelles technologies potentiellement perturbatrices. Tout cela pour dire qu'en ce qui nous concerne, les technologies ne sont pas facilitatrices : elles sont absolument névralgiques.

Si je puis faire une autre observation, c'est que pour bien saisir l'ampleur des activités de TMX, il faut voir la machine de l'intérieur. Dans un environnement complexe et fortement réglementé, un petit ajustement qui paraît tout simple à l'observateur externe peut nécessiter des mois de planification méticuleuse, ce que j'ai compris au moment d'établir notre feuille de route, qui pose des jalons des mois d'avance.

Priorités

Ce qu'il y a de positif, c'est que la planification à long terme nous donne une bonne idée des éléments auxquels on peut s'attendre, dont certains sont sans aucun doute parvenus à vos oreilles. Bien que des dizaines de projets soient en cours, je m'en voudrais de ne pas glisser un mot sur quelques grands chantiers que nous serons ravis de terminer en 2021 :

• Prolongation des heures de négociation de la Bourse de Montréal (« MX »), pour un total de 20,5 heures; l'objectif est de couvrir les heures de négociation en Asie afin d'améliorer l'accès de nos marchés aux liquidités et d'outiller nos clients pour gérer leurs risques en tout temps.

• Modernisation du système d'ordres au dernier cours (« ODC ») de la TSX plus tard cette année. Ce projet est marquant sur le plan de la collaboration sectorielle : les parties prenantes se sont concertées pour arriver à un mécanisme de clôture plus transparent qui améliore l'établissement des cours de clôture. Nous entendons bien appliquer une approche similaire aux initiatives futures.

• Augmentation des capacités de négociation cachée de la TSX DRK^MC. Nous avons dernièrement publié une sollicitation de commentaires concernant les ordres conditionnels en vue d'augmenter sensiblement les liquidités du côté caché, et nous sommes impatients d'ajouter de nouvelles fonctionnalités novatrices dans cet espace en pleine mutation.

Perspectives

Pour l'horizon 2022 et les années subséquentes, notre conception de produits demeurera guidée en bonne partie par une amélioration de la qualité d'exécution tout en favorisant l'équité et l'efficacité des marchés. Nous voulons nous montrer réfléchis alors que nous nous concentrons sur de grands thèmes qui ne font pas qu'apporter des ajustements tactiques, mais également régler de vrais problèmes. Principaux gardiens de nos marchés, nous voulons favoriser des décisions de conception transparentes et appuyées par des données et adopter une approche équilibrée dans la création de solutions émanant de l'industrie.

Il s'agit d'une période effervescente pour TMX, et nous ne manquons pas d'ambition. Nous sommes résolus à bonifier les catégories d'actifs. Nous avons déjà touché indirectement aux cryptomonnaies, car nous avons été la première place boursière à inscrire à la cote des fonds négociés en bourse (« FNB ») de cryptomonnaies, et nous avons une vision d'avenir. Nous lorgnons des initiatives environnementales, dont les marchés du carbone. Nous avons entrepris une réforme des structures des marchés de dérivés pour apporter des liquidités à nos marchés. Nous étudions de nouveaux services pouvant mettre à profit notre position centrale de gardien des marchés canadiens. Nous ambitionnons d'être l'opérateur de confiance par excellence pour toutes les catégories d'actifs. Nous voulons aussi ouvrir le Canada sur le monde.

Nos clients sont d'ailleurs au cœur de toutes ces démarches. Nous devons tenir compte des besoins de nos parties prenantes et de ceux de nos actionnaires, ce qui implique parfois des décisions difficiles. Je suis convaincu que si nous continuons de résoudre de vrais problèmes pour nos parties prenantes, nos efforts finiront par être récompensés. C'est ce qui nous servira de moteur. C'est ce qui fera progresser TMX. Ensemble, nous pouvons façonner l'avenir de nos marchés, et je suis impatient de relever ce défi.

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