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Principales tendances à surveiller dans le secteur minier en 2022 : regard de la Bourse de Toronto

Principales tendances à surveiller dans le secteur minier en 2022 : regard de la Bourse de Toronto

À ce moment-ci de l'année, j'aime examiner certaines des récentes tendances clés dans le secteur minier qui, selon moi, auront une influence substantielle à l'avenir. Vu l'ampleur des perturbations causées par la pandémie de COVID-19, un certain nombre de tendances me viennent à l'esprit. J'en ai retenu quatre au cours de la dernière année : (i) le rétablissement après la COVID-19; (ii) la. perspective d'inflation qui pointe à l'horizon; (iii) les changements climatiques; et (iv) le dynamisme du marché en matière de nouvelles inscriptions.

Le long rétablissement après la COVID-19

Peu de secteurs ont échappé aux répercussions directes et aux répliques subséquentes de la COVID-19. Le secteur minier n'y fait pas exception : de la morosité découlant de la fermeture de mines pendant la pandémie à la reprise rapide du prix des métaux, en passant par la réaction énergique des sociétés minières à l'échelle mondiale. De toute évidence, les effets de la pandémie continueront de se faire sentir durant des années. Et dans de nombreux cas, ces effets seront positifs.

Prenons la question de la santé et de la sécurité des employés et des collectivités locales. Ces enjeux ont constitué une priorité très tôt dans le cadre de la crise. Les mesures de soutien liées aux moyens de subsistance et le renforcement de la résilience à long terme des collectivités en cas de crise future sont deux enjeux qui ont été mis de l'avant tandis que les sociétés minières, les gouvernements et les collectivités travaillaient en collaboration au rétablissement.

Le thème de la résilience sera au cœur d'un autre domaine dont les faiblesses ont été mises au jour par la pandémie de COVID-19 : les chaînes d'approvisionnement mondiales. Les sociétés minières connaissent bien les difficultés liées aux chaînes d'approvisionnement des sites miniers, qui se trouvent souvent en régions éloignées. Cependant, ces difficultés ont été grandement exacerbées par l'arrivée de la COVID-19. Les activités qui étaient précédemment optimisées en fonction du coût et fondées sur des chaînes d'approvisionnement juste à temps n'étaient tout simplement pas assez résilientes pour faire face aux perturbations causées par la pandémie. Les sociétés minières continueront de se pencher sur cet aspect de leurs activités au cours des prochaines années.

Une inflation qui s'annonce de taille

À la mi-novembre, l'or a atteint un sommet de cinq mois à la lumière des données du département du Travail des États-Unis, qui révélaient une flambée des prix à la consommation, le mois d'octobr affichant à cet égard une augmentation de 6,2 % comparativement à l'an dernier. Il s'agit de la plus forte augmentation depuis décembre 1990. La Réserve fédérale a assuré que cette inflation était de nature temporaire et découlait des problèmes d'approvisionnement liés à la COVID-19. Cependant, même si les consommateurs en ressentiront les effets sur leur portefeuille, l'inflation – si elle persiste – sera encore une fois avantageuse pour le secteur aurifère. Hormis son utilisation dans les secteurs de la bijouterie et de l'électronique, l'or a pour valeur principale d'offrir une protection contre l'inflation.

Cependant, en plus de l'or et des métaux précieux, une nouvelle catégorie d'actifs est de plus en plus considérée comme une autre couverture contre l'inflation. Je parle évidemment des cryptomonnaies. Néanmoins, selon moi, il n'est pas évident que l'émergence des cryptomonnaies mènera à l'abandon progressif de l'or. Il est vrai que ni l'un ni l'autre de ces actifs n'est étroitement lié à la valeur du dollar, mais, concrètement, leurs cas d'utilisation racontent une tout autre histoire. De plus, vu l'apparente volatilité des cryptomonnaies et les efforts déployés à l'échelle internationale pour réglementer efficacement cette catégorie d'actifs, beaucoup de vents contraires pourraient faire en sorte que l'or demeure encore longtemps l'outil de couverture privilégié contre l'inflation.

Les changements climatiques et la demande croissante de minéraux critiques

La lutte contre les changements climatiques reste à l'ordre du jour, et l'on met de plus en plus l'accent sur l'extraction des métaux « verts » et des minéraux critiques, qui sont considérés comme une composante cruciale des efforts déployés pour atteindre les objectifs en matière de réduction du réchauffement planétaire. La décarbonisation du secteur des transports, entre autres, est un important pilier des efforts de réduction des émissions de carbone, car ce secteur génère environ 20 % des émissions mondiales.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), en 2020 seulement – et en dépit d'une contraction de plus de 15 % du marché mondial de l'automobile causée par la pandémie –, le stock mondial de voitures électriques a augmenté de plus de 40 % pour atteindre 10 millions de véhicules. Les données tirées des perspectives de l'AIE pour 2021 présentées lors de la récente réunion de la COP26 à Glasgow révélaient que, au cours des trois premiers trimestres de 2021, le marché mondial des véhicules électriques avait enregistré une augmentation des ventes de près de 50 % comparativement à la même période de l'année précédente. Cette croissance phénoménale a poussé l'Agence à souligner que les véhicules électriques sont l'une des deux seules technologies sur les 46 qu'elle évalue qui sont en voie d'atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050.

Wood Mackenzie estime que, même dans un scénario de réchauffement planétaire de 2 °C, les véhicules électriques devront représenter les trois quarts de toutes les ventes de voitures d'ici la fin de la prochaine décennie. Un tel niveau d'approvisionnement en véhicules électriques entraînerait une demande énorme en métaux pour batteries, ainsi que pour d'autres métaux qui seront aussi nécessaires pour produire un aussi grand nombre de véhicules. Il ne faut pas oublier que les véhicules électriques utilisent environ cinq fois plus de cuivre que les moteurs à combustion interne.

Ainsi, l'augmentation de la demande motivée par la protection environnementale semble susceptible d'exiger de nouveaux et substantiels investissements à l'échelle du secteur minier et occasionnera une croissance plus marquée des activités de fusion et d'acquisition, tandis que les sociétés minières et les utilisateurs finaux s'efforcent d'obtenir un approvisionnement sûr.

Maintien d'une forte demande touchant les nouvelles inscriptions

Au début de l'année, les marchés financiers ont connu une sorte de renaissance, car de plus en plus de sociétés ont suscité un vif intérêt de la part des investisseurs au moment de leur premier appel public à l'épargne (PAPE) et dans le cadre de leurs placements en actions subséquents. La Bourse de Toronto (TSX) a constaté une augmentation du nombre de nouvelles inscriptions, du nombre de sociétés recueillant des capitaux et du montant des capitaux amassés, un phénomène poussé par la forte reprise des cours des marchandises à la suite des déclins initiaux liés à la pandémie. En outre, fait encourageant, nous avons également constaté une importante demande et un vif intérêt du côté des sociétés à petite capitalisation. En fait, à plusieurs reprises cette année, les volumes de la Bourse de croissance TSX ont dépassé ou égalé ceux de la Bourse de Toronto. Une aussi forte reprise du marché des sociétés à petite capitalisation est importante pour l'ensemble du secteur.

Trois PAPE à la TSX durant le quatrième trimestre reflètent parfaitement nos propos. Hochschild (LSE:HOC) a introduit sa société détachée issue de ses activités dans le secteur des terres rares au Chili, Aclara Resources (TSX:ARA), à la TSX. Arizona Sonoran Copper (TSX:ASCU) a inscrit à la TSX ses activités dans le secteur du cuivre aux États-Unis. De plus, Mineros S.A. (TSX:MSA), dont le siège social est situé en Colombie et qui produit de l'or en Amérique latine, est devenu le premier émetteur inscrit à la fois à la TSX et à la Bourse de Colombie.

De toute évidence, en 2022, nous pourrons difficilement échapper aux longues répercussions de la COVID-19 et au nombre croissant de variants. Il semble inévitable que la pandémie et les risques comme l'inflation continuent de générer de la volatilité sur tous les marchés et dans toutes les catégories d'actif. Cependant, il y a eu des exemples remarquables de résilience depuis le début de la pandémie, et je m'attends à ce que la résilience reste à l'avant-plan pour l'année à venir, surtout dans le secteur minier. Je suis également encouragé par l'importance croissante accordée aux changements climatiques et, par conséquent, aux technologies vertes, notamment aux véhicules électriques. Les prospecteurs et les producteurs des intrants nécessaires mobiliseront davantage de capitaux pour répondre à la demande croissante. La Bourse de Toronto étant le marché de choix pour de nombreuses sociétés minières qui misent sur des minerais verts et critiques, il est extrêmement emballant d'être au cœur de ce virage mondial.

À propos de l'auteur

Dean McPherson est chef, Secteur minier mondial pour la Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSX. Ancien banquier d'investissement, il élabore et exécute la stratégie mondiale visant à favoriser l'inscription de sociétés minières aux deux places boursières. Avant de se joindre à l'équipe des marchés des capitaux, il a travaillé comme ingénieur civil et géré des projets d'investissement liés à la bauxite/alumine pour Alcoa en Jamaïque et pour Fluor au Canada. Il détient un baccalauréat spécialisé en génie civil et un MBA de la Schulich School of Business et porte le titre de CFA.


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Dean McPherson

Chef, Développement des affaires, Secteur minier mondial
Bourse de Toronto et à la Bourse de croissance TSX
dean.mcpherson@tmx.com

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